Le henné et moi c’est une grande histoire d’amour. J’ai commencé à l’utiliser dès l’âge de mes 16ans. Je me souviens encore, j’allais l’acheter sur la place des arabes, là, où il y avait une multitude de commerces et de cafés. Généralement, je trouvais mon bonheur dans les boucheries.
Du haut de mes 16ans, il m’était inadmissible que je pose sur ma chevelure des couleurs pétrochimiques que l’on trouve dans la plupart des commerces habituelles. Je voulais les plantes.
Lawsonia inermis plus connue sous le nom de henné a été la première plante à m’appeler.
Je me souviens, concevoir et poser le henné était un art, d’ailleurs il y avait pas mal de blogs dédiés au mélange de cette poudre colorante. J’étais fascinée par la multitude de teinte que pouvait procurer celle-ci, du neutre au cuivre, de l’auburn, au noir.
Tout était une question de provenance, puisque cet arbuste est cultivé principalement dans des pays aux températures tropicales (Afrique du Nord, Inde, Yémen…), mais il était aussi question de mélange ou d’association avec d’autres plantes telles que la camomille, l’indigo, le quinquina, etc.
Les femmes se partager leur astuce, elle tenait leur journal en ligne, comme un journal de pousse et de couleur. J’admirais ces longues chevelures au teint de feu. Une fois la précieuse poudre recueillie, la conception du tableau pouvait commencer.
Premièrement, il fallait le mélanger. Un peu d’eau chaude ou une infusion de quinquina pour ma part et hop direct dans la poudre. Parfois, celle-ci était pleine de grumeaux. Tout était une question de coup de main. J’appris bien plus tard que le mélange devait se faire avec un ustensile autre que le métal pour ne pas altérer la poudre. Ensuite, la magie pouvait commencer : celle de la libération des pigments. Certaines se posait la question s’il fallait laisser poser ce précieux mélange plusieurs heures ou non, certaines évoquaient même la technique de la congélation / décongélation pour une libération de pigment optimal, du grand art je vous dit. Et puis venait l’art de la touche finale, la pose. Devions nous mettre des gants ou au contraire laisser les mains à l’air libre pour pouvoir sentir la mixture sur la chevelure ? Devions nous le faire assise ou la tête au dessus de la baignoire ? Pour moi, les mains devaient sentir la matière, beaucoup plus précis, et bien entendu la technique numéro 2 soit avoir la tête au-dessus de la baignoire était la meilleure solution, parce qu’avec les peintures nous ne sommes pas à l’abri d’en mettre partout. La pose devait être minutieuse. Pour éviter un quelconque débordement sur la peau, certaines préconisait de poser une matière grasse pour pouvoir enlever le surplus plus facilement. L’huile de coco était ma précieuse alliée. Des contours du visage jusqu’aux oreilles, cette étapes était tout aussi crucial.
Enfin, viendra l’application de cette poudre transformé en mixture couleurs de terre, d’abord commencer avec les racines, tout en prenant des précautions pour éviter des emmêlements entre la chevelure et la texture, puis terminer avec les pointes. Je vous laisse décider du côté où commencer, car là-aussi c’est une question de technique…soyons créatif. Une fois la pose terminée et après plusieurs heures d’attente s’en suivait le nettoyage à l’eau clair qui pouvait s’avérer fastidieux, la bassine d’eau est fortement recommandé pour éviter les chutes du Niagara dans sa salle de bain (pensons écologie).
A l’heure où tout est fait pour nous « faciliter » la tâche en dépit de la qualité et d’un retour à soi, un point primordial est a ne pas négliger, celui de prendre le temps ! Prendre le temps de faire les choses avec amour et simplicité, prendre le temps de poser son esprit. Le henné c’est ce retour au chose simple. Il est comme s’occuper d’un petit coin de jardin. C’est un contact avec la matière, la réalité.
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