On est mardi, le réveil sonne, 6h.
Nous sortons de la tente sans faire un bruit, le camping dort encore. Nous rangeons les affaires et prenons le petit déjeuner en même temps, une part de gâteau basque.
Le soleil se lève, son apparition est comme son éblouissance, rayonnante, splendide !
Nous prenons la route, le chemin grimpe tout le long sur plusieurs kilomètres, plus nous nous élevons plus la ville paraît petite. Le chemin que nous pratiquons est en réalité une traversée de pèlerinage..
Aujourd’hui sera un jour chaud, la chaleur est déjà au rendez-vous.
Une fois au col des trois croix, nous pouvons apercevoir quelques tombes Basque et trois croix …
Nous continuons notre marche sur un petit chemin, celui-ci est agréable et nous croisons comme nous en avons maintenant l’habitude des chevaux qui en réalité sont des poneys dit des Pottok.
Nous faisons une petite pause et croisons un couple de randonneurs très sympathique que nous avons déjà vu ce matin au camping, nous échangeons quelques mots, nous nous croiserons plusieurs fois dans la journée.
Nous marchons sur des chemins flirtant avec la montagne, ils forment des zigzags tout autour de celle-ci. Bien que la chaleur soit déjà présente, les paysages sont magnifiques, les montagnes entrelacées forment de jolies vallées.
La dernière montée pour joindre le col de Zuharreteaco est difficile, la chaleur est vraiment lourde à 11h. Nous faisons des pauses plus régulières à l’ombre afin de nous hydrater. Nous avons prévu de faire un petit arrêt rapide à la ferme d’Esteben qui sert également de gîte d’étape et de restaurant pour nous ravitailler en eau et nous avons bien fait car j’avais déjà bu 1,5L… L’après-midi va s’annoncer difficile.
Nous recroisons le couple de randonneurs près du gîte qui d’ailleurs pensait s’être perdu, nous leur faisons part de notre arrêt à la ferme pour qu’ils puissent également remplir leurs gourdes (cependant, le mari avait déjà remplie la sienne à une source plus bas).
Nous marchons sous une chaleur étouffante vers le col des veaux . Bien que cette montée compte moins d’une centaine de mètres de dénivelé, la dernière montée en direction du col de Méhatché se fait de plus en plus pénible, nous parcourons quelques kilomètres sur route qui rend la tâche plus difficile qu’elle ne l’est déjà.
Une fois en haut, nous marchons sur le
col d’Espalza, le vent se lève, cela est agréable et légèrement rafraichissant.
Nous nous arrêtons à l’ombre d’un arbre pour manger et nous reposer. Le chemin continu jusqu’aux falaises de Zarkambidé qui vont s’avérer être une terrible épreuve pour moi.
Lorsque nous arrivons en haut de la falaise, celle-ci annonce la couleur. La peur et le vertige commencent déjà à m’envahir, le chemin s’illustre que par de la descente, comme une descente au enfers je m’avance à contre-cœur, mes yeux ne quittent pas le sol.
Lors de la descente nous croisons beaucoup de chèvre et brebis, comme j’aurais aimé être aussi confiante qu’elles sur ces falaises.
Les chemins sont parfois semés d’éboulis, la panique s’empare de moi lorsqu’il faut les traverser, je n’ose plus faire un pas de plus. J’aime la montagne et j’ai le vertige, n’est-ce pas paradoxal ? Je dois faire face à mes craintes, à mes peurs, j’en ai les larmes aux yeux, mais mon homme est là, il m’a guidé tout le long, il a été tellement admirable. Il me force à boire, car je sens comme un froid s’emparer de moi, je ne suis plus très loin de la déshydratation. Il n’y a aucun coin d’ombre sur notre chemin, il n’y a plus de vent, la chaleur et sèche, étouffante, la face de cette montagne est exposée en plein soleil, la température doit être de 40°ou plus… nous sommes obligés d’avancer au plus vite. Une fois arrivée au bout, nous faisons une pause, beaucoup d’émotion me traversent.
Nous reprenons la marche, et descendons sur un petit chemin dans les bois, celui-ci mène à la route. La route longeant le fleuve continu jusqu’à Bidarray, nous pouvons sentir la fraicheur du fleuve dont beaucoup de villageois y viennent pour s’y baigner, comme j’aurais aimé être à leur place, je m’arrête quand même pour me mouiller le visage.
Notre marche jusqu’à Bidarray nous fatigue, je n’ai plus d’eau, il reste encore quelques kilomètres pour arriver à bout, j’ai l’impression d’en parcourir des centaines. Mon homme perd patience, d’autant plus que nous nous trompons de chemin et faisons un détour pour rejoindre le village. Ce détour nous à couté une dernière montée, elle monte sévère à travers les arbres, je n’en peux plus, je m’arrête, j’ai la tête qui tourne, j’ai froid, des nausée, je ne peux plus boire nous n’avons plus rien…plus qu’un dernier effort pour rejoindre l’épicerie.
Une fois arrivé c’est un énorme soulagement qui m’envahit, bien que je sois à deux doigts de m’évanouir, le cauchemar s’arrête enfin.
Nous camperons face au Gîte Aire Zabal, qui possède un petit jardin pour accueillir quelques tentes, et nous passerons la soirée à discuter avec notre couple de randonneurs croisé plusieurs fois dans la journée.
C’est décidé, nous nous lèverons à 5h afin d’éviter le plus possible la chaleur caniculaire de ce début juillet.
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1 commentaire
Je comprends ta peur puisque je l’ai ressentie moi aussi en descendant ce précipice. Même des années après, j’en garde un mauvais souvenir.